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Carnets de voyage

Les mystérieuses cités d'or

Les membres du GCIUS à Cuzco.
Les membres du GCIUS à Cuzco.
Photo : Charles Étienne Benoît

11 octobre 2007

Charles Étienne Benoît

Charles Étienne Benoît, étudiant en génie chimique de l'Université de Sherbrooke, fait partie du Groupe de collaboration internationale en ingénierie de l'UdeS. Avec cinq autres étudiants en génie, il poursuit un stage de quatre mois au Pérou, le pays des mystérieuses cités d'or! 

Mon périple a commencé le 27 août pour une durée totale de quatre mois et demi. Il était de mise de prendre des vacances avant de commencer le stage à Chiclayo! En effet, j'ai atterri à Lima. La capitale du Pérou a un certain cachet très intéressant. Les bâtiments nous rappellent la colonisation espagnole. Le problème, avec cette ville, c'est la pollution. Je n'ai jamais vu une ville dont l'air est autant contaminé, même après avoir visité Mexico, considérée comme la plus polluée au monde. Il est impossible de voir le soleil à Lima! Un brouillard constant de smog empêche tout rayon de soleil de passer. Après deux jours à Lima, j'en avais vraiment assez. Ouf, qu'il est malsain de vivre dans cette ville! Par contre, la joie de voyager au Pérou m'a saisi lorsque j'ai pris l'avion pour Cuzco et que j'ai vu les magnifiques pics blancs des montagnes des Andes.

Atterrissage marquant à Cuzco!

Cuzco est située à environ 3400 m d'altitude. Il y a donc 35 % moins d'oxygène qu'au niveau de la mer. Les premières 15 minutes vont bien, mais par la suite, ça se gâte. Réaction : j'étais assis et mon cœur battait à 100 battements à la minute, comme si je faisais du jogging. Après, le mal de tête a suivi, et mon sac de 50 lbs me semblait peser 150 lbs. Heureusement, les Péruviens ont la solution au mal de l'altitude : le maté de coca. C'est un petit thé fait avec des feuilles de coca. C'est vraiment bon! L'idée est de mâcher les feuilles de coca à la fin du thé et de les ingérer. Je vous le dis, après, on se sent vraiment mieux.

Cuzco est une ville anciennement habitée par les Incas. Ah! les Incas... Leurs méthodes de construction et leur architecture sont incroyables et difficiles à comprendre. Tous les bâtiments récents sont construits sur les bases des murs des Incas. Ça fait vraiment drôle de voir les bases des édifices en pierres incas et le reste en ciment. Il y a même une pierre qui a 12 angles! C'est incroyable le casse-tête que les Incas ont réalisé avec les murs. De plus, les murs ont entre cinq et sept degrés d'inclinaison.

Selon moi, la chose la plus intéressante à faire dans cette région des Andes est le trekking. J'ai pu faire une randonnée de quatre jours. Connaissez-vous le livre La prophétie des Andes, de James Redfield? Ce livre est maintenant pour moi une référence dans plusieurs facettes de ma vie. Il parle notamment de l'énergie que la nature peut nous apporter et comment être ouvert aux coïncidences de la vie. La région où je me situais, près du Machu Picchu, était justement l'endroit dont parle le récit de Redfield. J'ai pu ressentir comment l'énergie des montagnes était forte. Je vous conseille fortement ce livre.

Le Machu Picchu

Charles Étienne devant l'impressionnant Machu Picchu.
Photo : Charles Étienne Benoît

Heureusement, la dernière journée de mon trekking s'est passée au Machu Picchu. Quelle énergie! Ce n'est pas pour rien que ce site est considéré comme l'une des sept merveilles du monde. Que c'est beau! Cette cité a été construite durant les années prospères de l'empire inca. La beauté et la complexité de l'architecture nous donnent une bonne idée du fort avancement technologique des Incas. J'ai pu profiter de toute ma journée dans ces magnifiques ruines. Comme dit un certain slogan : une journée, c'est pas assez!

Le coucher de soleil sur la cité d'or est un souvenir incroyable. Depuis que j'ai vu ce site, j'ai le goût d'y retourner. Décidément, il faut voir ça au moins une fois dans sa vie. Après ces petites vacances, il fallait bien se diriger vers la ville de Chiclayo où se construit notre projet. La ville est située à environ 20 minutes de la côte du Pacifique et elle est le centre commercial de toute la région de Lambayeque. Sa situation à la croisée des chemins de toutes les petites villes environnantes explique son développement. Chiclayo est en fait un désert. Et oui, il ne pleut jamais et il vente tout le temps. La vitesse du vent doit varier de 20 km/h le matin à 45 km/h le soir. Ce qui est surprenant, c'est que j'ai vraiment froid ici. Je me suis acheté une tuque, un foulard et un gros manteau en alpaca – la laine de lama. Une chance que le printemps a commencé hier.

Une usine à construire

Au boulot!
Photo : Charles Étienne Benoît

Le mandat du Groupe de collaboration internationale en ingénierie de l'UdeS (GCIUS) ici à Chiclayo est de construire un édifice de deux étages pour la coopérative Progreso-Agrario (PRO-A). Cet organisme regroupe des agriculteurs qui cultivent la canne à sucre. Nous sommes six futurs ingénieurs étudiant à l'UdeS et nous prévoyons travailler jusqu'au mois de décembre. Le bâtiment construit par le GCIUS servira de centre de contrôle de la qualité et de distribution de la panela, un sucre très prisé sur le marché international. Le commerce de la vente de panela n'est pas très profitable sans infrastructure, et la région est aux prises avec un fort taux d'alcoolisme. Grâce au contrôle de qualité du produit, il sera possible d'augmenter de 20 fois le profit des agriculteurs, qui pourront vendre la panela sous l'étiquette du commerce équitable. Notons que ce projet bénéficiera directement à 300 Péruviens et indirectement à 1250 autres, dès la première année.

Cela fait maintenant plus de 15 mois que le GCIUS 2007 amasse de l'argent pour réaliser ce projet. Le budget s'élève à près de 100 000 $. Le GCIUS est supporté par le Carrefour de solidarité internationale (CSI) de Sherbrooke, qui a pu trouver le projet en lien avec l'ONG terrain. Le CSI est aussi soutenu par l'Agence canadienne de développement international.